Tous les jours, nous faisons face, au travail, à des situations où l’on nous demande de faire des choses avec lesquelles nous ne sommes pas à l’aise, voire pas du tout d’accord. Alors, à quel moment décide-t-on que c’est trop, et qu’on ose désobéir ?
“Le lanceur d’alerte apparaît encore comme une personne presque étrangère au commun des mortels, vouée à devenir une sorte de héros ou, pour ses détracteurs, un délateur de carrière. Dans la réalité, les personnes qui nous saisissent sont finalement, et de plus en plus d’ailleurs, des employés relativement lambdas qui souhaitent simplement tenter de mettre fin à une situation illégale.”
Manon Yzermans, responsable de la permanence juridique,
Maison des Lanceurs d’Alerte
Pourquoi certaines personnes osent-elles lancer l’alerte, bravant interdits et pressions au nom de la justice et de l’intérêt général, alors que d’autres optent pour l’omerta ? C’est la question posée par le podcast Moi, désobéir ?, une série fascinante signée Ariane Lavrilleux et Timothée Vinchon.
Produit par Louie Media, en partenariat avec The Signals Network et le média d’investigation Disclose, ce podcast explore les ressorts intimes et philosophiques de la désobéissance à travers les témoignages des lanceurs·ses d’alerte Stéphanie Gibaud, Philippe Pichon et Houria Aouimeur, ainsi que les analyses de Frédéric Gros, philosophe, Manon Yzermans, responsable de la permanence juridique de la Maison des Lanceurs d’Alerte et Juliette Krzesnska, psychologue bénévole à la MLA.
Alors que ce podcast voit le jour, son actualité résonne particulièrement avec celle d’Ariane Lavrilleux. Elle est convoquée une nouvelle fois par la justice le 17 janvier 2025 en vue d’une possible mise en examen pour « appropriation et divulgation d’un secret de la défense nationale ». Ce nouvel épisode de harcèlement judiciaire souligne combien les journalistes paient un lourd tribut, alors qu’ils et elles jouent un rôle indispensable pour révéler les abus signalés par les lanceurs·ses d’alerte.
Et vous, oseriez-vous désobéir ?