Le Réseau Environnement Santé alerte : « Une épidémie peut en cacher une autre »

Le Réseau Environnement Santé tire la sonnette d’alarme : le nombre de maladies chroniques explose en France. En période de pandémie de Covid-19, cette question doit alerter les autorités sanitaires et appeler à une politique de santé environnementale ambitieuse.

Alors que la pandémie de Covid-19 sévit dans le monde entier, le Réseau Environnement Santé s’inquiète de la faible prise en compte des comorbidités et du poids des maladies chroniques dans le bilan de la crise sanitaire en France.

« Même si l’âge est un facteur déterminant, tout expliquer par l’âge n’est pas acceptable. Les données ajustées sur l’âge montrent le poids des comorbidités. Or celles-ci ne viennent pas de nulle part » affirme l’association pour dénoncer la faible place accordée à la santé environnementale dans les politiques de santé publique.

« Une des leçons majeures de la crise est que les malades chroniques ont été les grandes victimes du COVID : 84 % des comorbidités chez les victimes du COVID selon Santé publique France. Mais ce constat a vite été évacué sous couvert de l’âge. Une donnée majeure éclaire cet enjeu : en France, le nombre de grandes maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancer) a doublé entre 2003 et 2017, ce qui veut dire qu’il y a 14 ans, il y aurait eu, par principe, moitié moins de victimes potentielles« . Et de rappeler que la santé environnementale est « la grande oubliée du Ségur de la santé ».

Considérée comme une véritable « épidémie » depuis que l’Organisation Mondiale de la Santé Europe a utilisé ce terme pour parler de la croissance des maladies chroniques dans une déclaration du 11 septembre 2006, les maladies chroniques concernaient 21 millions de personnes en 2018 d’après le rapport annule de la CNAM. En 2023, 23 millions de personnes pourraient être concernées. Les maladies cardiovasculaires sont passées de 3,5 millions à 4,9 millions de personnes en 2012 et 2018 et le diabète de 2,9 millions à 3,9 millions de personnes.

Pour le RES, « la lutte contre la prochaine « pandémie de maladie X » doit se préparer aujourd’hui en s’attaquant aux causes environnementales des maladies chroniques, principales causes des décès par COVID. » Son président appelle à un « changement de paradigme […], une vision globale de la santé, qui ne se résume pas seulement au système de soin. » A cette fin, le RES demande l’organisation d’États généraux de la Santé environnementale.

 

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Crédit photo : SJ Objio