Quelques erreurs à éviter

  • Se dispenser de recourir à un conseil juridique interne (référent, déontologue, avocat) et externe pour s’informer de la législation française, de la procédure à suivre pour bénéficier de la protection prévue par la loi, des risques encourus et de la stratégie à adopter pour que l’alerte soit prise en compte sans mettre son emploi ou sa famille en danger.
    L’équipe de la Maison des Lanceurs d’Alerte propose également un soutien juridique > En savoir plus

 

  • Multiplier les « traces » numériques : il est primordial de limiter votre exposition au risque de surveillance et de vous assurer de la sécurité de vos usages numériques. Vous pouvez à cet effet consulter le guide d’autodéfense numérique publié par le collectif BOUM. En outre, il est conseillé d’éviter de révéler son identité complète dans un premier temps, transmettre des coordonnées non protégées (un numéro de téléphone, une adresse postale, etc.), transmettre un grand nombre de documents numériques dès le départ, rédiger un message avec des informations permettant de vous identifier très facilement, ou encore de faire un compte-rendu exhaustif de la situation en indiquant trop de détails.

    Guide d’autodéfense numérique

 

  • Téléphoner ou envoyer un courriel concernant une alerte professionnelle de son lieu de travail et/ou téléphoner ou envoyer un courriel de son domicile ou de son portable personnel. Privilégiez un cybercafé, un téléphone public, un portable non identifiable. Utilisez les plateformes en ligne sécurisées existantes. Créez une adresse mail spécifique pour votre alerte si vous souhaitez un échange. Pour tout contact avec un journaliste, exigez la confidentialité : la presse est tenue à la protection de ses sources. Attention : une publication bénévole sur un blog ne bénéficie pas de la protection des sources.

 

  • S’isoler : la solitude peut fragiliser psychologiquement le lanceur d’alerte et achever de le marginaliser. Recensez les relais internes, les représentants syndicaux au sein de votre entreprise, susceptibles de vous soutenir. Identifiez aussi les associations ou ONG liées au champ de votre alerte, les journalistes et parlementaires susceptibles de porter, si nécessaire, votre alerte. Recherchez les personnes ayant vécu une expérience ou lancé une alerte similaire. Vous pouvez aussi créer une association.

    Liste (non exhaustive) d’associations

 

  • Faire le jeu de l’adversaire : outre les représailles (licenciement, harcèlement, discrimination) que vous risquez, vous pouvez être poursuivi sous divers chefs d’accusation, agir aux dépens de vos intérêts (sans preuves ni stratégie), lasser vos soutiens ou encore perdre votre famille, si vous laissez l’émotion vous dominer. Restez sur le terrain des faits que vous pouvez prouver. Évitez toute généralisation, outrance ou ton polémique qui vous seront préjudiciables. Une fois l’alerte traitée et un jugement prononcé (notamment en cas de licenciement), il faut lâcher prise, reconstruire. Le lanceur d’alerte, obsessionnel, peut être son pire ennemi.