Emma Reilly, lanceuse d’alerte au sein de l’ONU sur les collusions entre la Chine et le Conseil des droits de l’Homme, a été licenciée le 9 novembre dernier après plusieurs années d’alerte interne, de représailles diverses et de dénigrement. Son licenciement a été notifié le jour de la publication d’une enquête à ce sujet dans le journal Le Monde.
À partir de 2013, elle a alerté sur des pratiques de divulgation à la Chine des noms de dissidents accrédités pour témoigner devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies. Une pratique qui accroît le danger auquel s’exposent ces personnes et leur entourage, déjà fortement menacées par le régime chinois. Parmi eux, des dissidents ouïghours dont les proches sont détenus dans des camps d’internement.
Après avoir été écartée de sa mission initiale, elle est finalement licenciée pour avoir parlé publiquement de ces faits.
Depuis 2013, aucune enquête indépendante n’a été menée à ce sujet et on ne connaît pas l’intégralité des noms transmis ni la fréquence de ces transmissions. Le chef de la branche du Conseil au sein du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme est français.
Suite à son licenciement, la Maison des Lanceurs d’Alerte a pris position pour défendre la lanceuse d’alerte dans le cadre d’une coalition initié par le WIN (Whistleblowing International Network) qui a adressé une lettre à Antonio Gutteres, secrétaire général de l’ONU. Les organisations pointent les manquements de l’ONU dans le traitement des alertes qui lui sont remontées et déplorent les représailles qui s’abattent systématiquement sur les lanceurs d’alerte en interne.