La protection des lanceurs d’alerte est un enjeu qui dépasse les frontières nationales. Procès d’extradition, revendication d’un droit d’asile pour les lanceurs d’alerte exilés, mobilisation de l’opinion publique étrangère ou des diasporas… les problématiques transnationales ne manquent pas. Comme le rappelaient les 61 signataires de notre tribune sur la protection des lanceurs d’alerte en temps de crise, de nombreuses alertes ont, de plus, un impact mondial : pandémie, évasion fiscale, surveillance et pillage généralisé des données personnelles…
Parce que le soutien des lanceurs d’alerte se joue à une échelle internationale, la MLA collabore, depuis sa création, avec des partenaires d’autres pays. C’est également en ce sens qu’elle a récemment décidé d’intégrer le Whistleblowing International Network (WIN), un réseau international d’ONG dédiées à la protection des lanceurs d’alerte, après plusieurs actions menées ensemble (Déclaration de Valence pour la protection des lanceurs d’alerte en Amérique du sud, création d’une coalition de plus de 100 organisations pour la protection des lanceurs d’alerte en temps de pandémie ou encore saisine de la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe pour la libération de Julian Assange).
Qu’est-ce que le WIN ?
Le Whisteblowing International Network (WIN) est un réseau international d’ONG dédiées à la protection des lanceurs d’alerte, dont le siège se trouve en Écosse.
Le WIN s’est initialement développé à partir d’un noyau dur d’ONG, principalement anglo-américaines, qui avaient développé une expertise particulière en matière d’assistance aux lanceurs d’alerte, afin de partager leurs expériences et d’aider au développement d’organisations capables d’apporter leur assistance aux lanceurs d’alerte et plaider pour une amélioration de leur protection.
Aujourd’hui, le WIN aide à coordonner les actions d’une vingtaine d’organisations issues de plusieurs dizaines de pays, afin de leur donner une ampleur transnationale. Le réseau a notamment permis d’organiser la mobilisation en faveur d’une amélioration du droit européen concernant la protection des lanceurs d’alerte qui a abouti, fin 2019, à l’adoption d’une directive applicable à l’ensemble des citoyens des États-membres de l’Union Européenne. Il a ainsi initié une collaboration fructueuse à l’échelle européenne qui pourra se poursuivre avec l’enjeu de la transposition que chaque État-membre doit opérer d’ici fin 2021.