Procès de Julian Assange : la Maison des Lanceurs d’Alerte réitère sa demande d’asile pour le fondateur de WikiLeaks

Le 7 septembre 2020 s’ouvrira à nouveau le procès en extradition de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks. Ce dernier risque d’être extradé vers les États-Unis, pays dans lequel un grand jury de l’état de Virginie a engagé le 23 mai 2019, des poursuites sur le fondement de l’« Espionage Act » de 1917. Les 18 charges que ce grand jury a retenues contre lui l’exposent à une peine de 175 ans de prison. En outre, le 23 juin 2020, les États-Unis ont renforcé leurs accusations contre Julian Assange, qui est désormais accusé d’avoir conspiré avec des pirates informatiques pour hacker les serveurs de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Comme l’a rappelé la Maison des Lanceurs d’Alerte aux côtés de 16 autres organisations le 19 février 2020, il s’agit d’une attaque inédite contre les libertés fondamentales, portant atteinte au droit à la vie de Julian Assange, et à la liberté de la presse. En conséquence, la Maison des Lanceurs d’Alerte avait demandé aux côtés de 9 autres organisations, le 27 février 2020, que la France accorde à Julian Assange l’asile politique pour des raisons humanitaires, compte tenu des dangers qui le menacent et des attaches familiales qui le lient à la France d’une part, et d’autre part pour la sauvegarde de la liberté d’informer, la liberté de la presse et des valeurs démocratiques.

L’enfermement que Julian Assange a subi pendant près de 7 ans au sein de l’ambassade d’Équateur à Londres, suivi d’une détention de presque un an dans une prison de haute sécurité, a considérablement fragilisé l’état de santé de ce dernier. Dans ces conditions, un renvoi vers les États-Unis, où il est menacé d’une peine de 175 ans de prison sans avoir la pleine capacité de se défendre de manière équitable, l’exposerait à des traitements inhumains et dégradants au sens de l’article 3 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

Au-delà, les charges contre Julian Assange reposent quasi exclusivement sur des activités que mènent au quotidien tous les journalistes d’investigation, à savoir la publication d’informations auparavant tenues secrètes. Au-delà du sort réservé au fondateur de Wikileaks, une telle inculpation porterait donc une atteinte grave au droit fondamental à la liberté d’expression, de nature à réduire à néant la protection dont bénéficient les journalistes dans toute l’Europe.

En conséquence, la Maison des Lanceurs d’Alerte demande la libération immédiate de Julian Assange et l’abandon des charges pesant contre ce dernier. En outre, elle réitère sa demande auprès des autorités Françaises d’accorder sans délai au fondateur de Wikileaks l’asile constitutionnel en France.

 

 

 

Crédits photo : Antonio Marín Segovia