Le tribunal judiciaire de Nantes a rendu, jeudi 30 juin, son jugement dans l’affaire Castel Viandes. L’entreprise et son PDG étaient notamment mis en cause pour tromperie sur la qualité d’une marchandise et mise sur le marché de produits d’origine animale préjudiciables à la santé (utilisation de viande dont la date limite est dépassée, absence de signalement de viande contaminée à la salmonelle, dépassement du taux de matière grasse dans les steaks hachés…)
À l’origine de cette affaire : l’alerte lancée en 2008 par Pierre Hinard, ex-directeur qualité de l’abattoir de Chateaubriand, qui avait dénoncé les pratiques de « remballe », c’est-à-dire de remise sur le marché de viandes impropres à la consommation.
Les condamnations sont bien en deçà des réquisitions du procureur : la société est condamnée à 40 000 € d’amende ; son patron, à 10 000 € et six mois de prison avec sursis. Le procureur avait, lui, requis 100 000 € d’amende pour Castel Viandes, douze mois de prison avec sursis et 185 000 € d’amende pour le PDG. Il avait par ailleurs salué le travail « salutaire » du lanceur d’alerte.
Un lanceur d’alerte qui, pour sa part, s’était vu mis à pied puis licencié lorsqu’il avait alerté l’inspecteur vétérinaire de ses soupçons vis-à-vis de l’entreprise qui l’employait.